Quentin Savignac
Feu roulant
L’existence est performance et l’acte induit la conséquence.
Lorsqu’il y a lancé, il y a réception.
Très rarement, tous sont consentants et coordonnés.
Feu roulant explore l’interface entre l’intention, l’acte et la réception.
Le protagoniste décroche, par la force de son intention, une lumière en pleine noirceur. La maigre étincelle vient bouleverser l’écosystème de la pièce où l’action prend place. Les éléments à proximité répondent tous de manière différente au changement : variation sur le capteur de la caméra, réflexion sur les surfaces adjacentes, dégagement de chaleur, etc. Les dégâts sont limités.
Toutefois, le papier photosensible, lui, est marqué à jamais. L’exposition a été fatale. Un trempage dans le développeur révèle l’ampleur des dégâts. Le résultat est unique. L’aspect final est imprévisible.
C’est un miroir déformant, une image parallèle, hors focus. Elle illustre cette variation entre l’intention du protagoniste, l’acte, puis l’effet produit sur la victime.
Une personne a poussé un soupir, une autre a été frappée par la foudre.
Le temps passe. On allume des mèches impunément sans savoir ce qu’il y a au bout.
Restera-t-il un seul papier photosensible non exposé ?